L’ADEME vient de publier une mise à jour de son étude 2017 sur les « Coût des énergies renouvelables en France ». Le constat est clair : la baisse des coûts des énergies renouvelables se confirme. Les EnR représentent aujourd’hui une opportunité économique, énergétique et écologique pour les territoires.
Lors des Assises Européennes de la Transition Energétique, qui se sont tenues à Bordeaux fin janvier 2020, l’ADEME a présenté des chiffres que beaucoup pressentaient. Les filières comme le photovoltaïque, l’éolien terrestre ou le bois énergie deviennent très compétitives par rapport aux technologies classiques. Certaines installations présentent même des coûts inférieurs et donc de réelles opportunités financières pour les professionnels.
L’ADEME a présenté en détail les résultats de cette étude.
La production d’électricité verte est compétitive
Les centrales au sol photovoltaïques et l’éolien terrestre sont aujourd’hui des moyens de production d’électricité verte particulièrement compétitifs. Pour les installations mises en service entre 2018 et 2020, les coûts de production pour l’éolien terrestre seront compris entre 50 et 71 €/MWh et 45 et 81 €/MWh pour les centrales au sol photovoltaïques, alors que les coûts de production d’une nouvelle centrale à gaz à cycle combiné sont compris entre 50 et 66 €/MWh. Ainsi, sur la période 2015-2020, les coûts de production de ces deux technologies devraient baisser respectivement de 18 et 40%.
Le bois-énergie représente également une solution intéressante, notamment pour les particuliers. Cette énergie renouvelable offre des coût de revient moins élevés : entre 62 et 129 €/MWh contre une fourchette de 129 à 161 €/MWh pour le fioul et de 99 à 115 €/MWh pour le gaz. L’ADEME souligne toutefois que pour favoriser l’introduction des EnR chez le particulier, le maintien des aides publiques est essentiel.
Avenir prometteur pour la production de chaleur renouvelable
En outre, l’étude de l’ADEME aborde la question de la production de chaleur renouvelable dans le collectif, dans le secteur tertiaire et dans l’industrie. Ici aussi, le potentiel est important et l’avenir s’y annonce prometteur pour les énergies renouvelables.
Dans le collectif, hors subvention, les solutions EnR ayant le plus fort potentiel de développement (biomasse, solaire thermique ou géothermie de surface) sont plus coûteuses que les solutions gaz : la biomasse (51-96 €/MWh), le solaire thermique sur toiture (64-165 €/MWh) et la géothermie de surface (88–140 €/MWh) ont un coût supérieur à ceux d’une chaudière gaz (51-85 €/MWh). La géothermie profonde (15 -55 €/MWh) et la récupération de chaleur sur UIOM (15-29€/MWh) ont, elles, des coûts de production très compétitifs, mais leur potentiel de développement est plus limité et elles nécessitent le développement d’un réseau de chaleur pour être exploitées; leurs coûts de production ne sont donc pas directement comparables à ceux d’une chaudière gaz en pied d’immeuble.
Dans le secteur industriel, les coûts pour récupérer la chaleur fatale (5-36 €/MWh) ou produire de la chaleur à partir de biomasse (26-76 €/MWh) sont aujourd’hui compétitifs par rapport au coût de production d’une chaudière gaz (42-58 €/MWh, ou 51-63 €/MWh avec une évolution de la CCE, pour une puissance supérieure à 500kW).
Cette mise à jour de l’étude 2017 de l’ADEME sur le coût des énergies renouvelables confirme la maturité et la compétitivité des EnR aujourd’hui.