• ClimAgri étude Grand Est

Il y a 5 années 7 mois

Les résultats de l’étude « ClimAgri » ont été présentés dans le cadre de la Foire de Châlons.

Début 2017, la Région Grand Est s’est portée candidate à l’appel à projet national de l’ADEME ClimAgri® afin de poser un diagnostic sur les consommations d’énergie de l’agriculture régionale, ses émissions de gaz à effet de serre et de polluants, la matière première agricole – dont le potentiel nourricier – produite, et de s’appuyer sur ce diagnostic pour envisager des scénarios d’évolution à l’horizon 2035 et 2050. Cette démarche aboutit à un plan d’actions stratégiques devant permettre de réduire les impacts environnementaux de l’agriculture, de la sylviculture, de l’élevage et de la viticulture dans le Grand Est.

Arnaud Leroy (à gauche) et Jean Rottner lors de la présentation de l'étude ClimAgri

Les résultats de l’étude ClimAgri® ont été présentés par Messieurs Jean ROTTNER, Président de la Région Grand Est et Arnaud LEROY, Président de l’ADEME. Etaient également présentes Pascale GAILLOT, vice-Présidente en charge de l’Agriculture, de la Forêt et de ruralité, ainsi qu’Annie DUCHENE, Conseillère régionale du Grand Est, toutes deux porteuses de la démarche ClimAgri® dans le Grand Est, Sabine FRANÇOIS, Directrice de l'ADEME Grand Est, Joëlle COLOSIO, Directrice de l'action régionale Est, Fabrice BOISSIER, Directeur Général Délégué, ainsi que de nombreux élus régionaux et locaux.

A l’échelle des territoires et notamment en zone rurale, le secteur agricole peut représenter jusqu’à 20% des émissions totales de Gaz à Effet de Serre (GES) (CITEPA, 2018).

Dans le Grand Est, les résultats du diagnostic ClimAgri® sont les suivants :

  • des émissions de gaz à effet de serre plus faibles qu’au niveau national (17% des émissions de GES en Grand Est liées à l’agriculture), avec un équilibre entre les émissions de GES en élevage (CH4) et en grandes cultures (N2O) ;
  • des consommations d’énergies indirectes prépondérantes, liées aux caractéristiques propres de l’agriculture régionale ;
  • des stocks annuels de carbone importants majoritairement dans les sols agricoles et forestiers et une augmentation de ces stocks due à 90% de l’accroissement de la biomasse forestière ;
  • une performance nourricière qui permet à l’agriculture et à la viticulture du Grand Est de couvrir les besoins de 17 millions de personnes en énergie et de 12 millions de personnes en protéines, à comparer aux 6 millions d’habitants de la région ;
  • une forêt qui stocke du carbone et qui produit des matériaux et de l’énergie renouvelable.

Suite à ce diagnostic, deux hypothèses de scénario d’évolution à l’horizon 2035 ont été élaborées : l’une « Avec Mesures Existantes », c’est-à-dire en considérant que la tendance de ces 25 dernières années se prolongerait, l’autre « Avec Mesures Supplémentaires », c’est-à-dire en posant des objectifs de réduction des émissions de GES de 15%.

Ce dernier scénario, évidemment plus ambitieux, a permis d’une part de constater l’efficacité d’une politique plus volontariste, d’autre part d’identifier les actions à mettre en place afin d’atteindre les objectifs fixés.

Ce plan d’actions prend en considération :

  • le développement de l’agriculture biologique à hauteur de 20% et le développement de l’agriculture de conservation à hauteur de 10% de la surface agricole utile ;
  • la lutte contre l’artificialisation des sols agricoles et la valorisation des prairies grâce à une meilleure exploitation de la ressource fourragère et la méthanisation de la production excédentaire ;
  • la valorisation des pâturages pour l’élevage, la promotion de l’autonomie alimentaire avec provenance régionale et la limitation des émissions de méthane entérique par ajout de lipides dans la ration des vaches ;
  • le développement de la méthanisation avec un objectif de 30% des effluents méthanisés et la valorisation par méthanisation des résidus de cultures exploitables et cultures intermédiaires multi-services ;
  • l’efficacité énergétique avec des objectifs de 2,5% de réduction de consommation de carburant aux champs et de 10% sur les autres usages agricoles de l’énergie comme les bâtiments, les serres, l’irrigation… ;
  • l’amélioration de l’efficacité de l’apport d’azote minéral en grandes cultures conventionnelles, avec une réduction des apports de 5% à l’hectare.

L’étude ClimAgri® pour le Grand Est a également mené un exercice prospectif à l’horizon 2050, projetant l’évolution de l’agriculture, de la viticulture et de la forêt dans des contextes contrastés. Trois scénarios équiprobables ont été élaborés :

  • un scénario « libéralisation-métropolisation » qui propose une agriculture duale portée en grande majorité par le marché mondial et pour partie par une demande de produits « label & qualité » issues des villes ;
  • un scénario de « transition environnementale » qui propose une agriculture agro-écologique répondant notamment aux enjeux de réduction de 50% des GES ;
  • un scénario « régionalisation » qui présente une vision intermédiaire entre les deux premiers scénarios.

 

Synthèse des résultats du diagnostic

Synthèse des résultats globaux de la démarche