Valorisation masques usage unique

Déchets phares de la crise actuelle, les masques à usage unique sont à ce jour encore très peu recyclés. Nous vous proposons quelques solutions à disposition en Grand Est et les pistes creusées à ce jour par certaines démarches.

Dans le cadre de la démarche CLES et plus largement de son réseau d’entreprises, Initiatives Durables recherche une solution pour la réutilisaiton des masques en polypropylène (PP).

Plusieurs solutions sont creusées :

1) Monter la chaine de valeur complète

Pour cela des entreprises locales ont été sondées pour la logistique (récupération et transports des masques) ainsi que pour le démantèlement (séparation des élastiques et barettes métalliques). Les ESAT étant les plus qualifiées pour ce type de process.

 

Concernant la valorisation matière, plusieurs solutions ont été identifiées :

  • Plaxtil : Difficile à joindre mais qui semble proposer une solution de broyage et production de petits objets (type : visières, ouvertures de portes, etc.) ;
  • HolyMaker : Propose des presses à l’achat avec des moules variables pour créer également de petits objets similaires à Plaxtil mais à moins grande échelle.

Ces deux solutions n’ont pas été retenues car le type de produits créés à l’aide du PP des masques n’étaient pas satisfaisant écologiquement parlant. La démarche CLES souhaite que la matière soit valorisée dans des produits aussi utiles que possibles.

  • YUP : Your Upgrated Plastique est un projet de valorisation du plastique pour produire des bobines pour l’impression 3D basé à Strasbourg. Malheureusement les porteurs de projet ont choisi de mettre en suspens leur travail.

Même si la démarche CLES a pour l’instant mis de côté cette solution, ce type de chaine de valeur a déjà fait ses preuves, notamment sur la commune de Chatellerault, facilité par la présence d’une usine de PLAXTIL.

Points positifs :

  • récupération et revalorisation locale des masques ;
  • limitation des transports ;
  • implication importante du réseau.

Points limitants : 

  • gros investissements technologiques, qui impliquent également de trouver un porteur financier pour le projet ;
  • multiplication des acteurs impliqués ;
  • les produits proposés par les solutionneurs ne sont pas viables sur le long terme.

2) Faire intervenir une entreprise qui gère elle-même la chaîne de valeur

La démarche CLES sonde des entreprises telles que Versoo ou Terracycle qui sont impliquées depuis quelques temps dans la valorisation notamment d’autres matériaux en PP (type gobelets jetables) et qui ont déjà construit leur marché dessus.

Des discussions sont en cours avec Versoo et Terracycle, qui sont des prestataires pouvant récupérer les masques dans des boites hermétiques. Ici, le principe est simple, les entreprises paient un abonnement en fonction du nombre de masques à collecter, et elles recoivent des boites dédiées à sceller lorsqu’elles sont pleines. Celles-ci sont ensuite récupérées par le prestataire pour valoriser les masques usagés. Des discussions sont en cours avec Versoo et Terracycle, ce sont des prestataires pouvant récupérer les masques dans des boites hermétiques.

Points positifs :

  • Maîtrise de la chaîne de valeur de A à Z par le prestataire ;
  • Revalorisation (pour Versoo) en granules de plastique pour fournir des plasturgistes et retourner dans un process.

Points limitants :

  • Coût de la prestation plus élevée qu’une collecte de DIB ;
  • Solution pas forcément locale.

Au-dela de la crise sanitaire, ce type de déchet était déjà et restera présent dans de nombreuses entreprises notamment de l’agroalimentaire. Cette action s’inscrit dans une vision long terme entre les différents acteurs.

► Plus d’information sur ce sujet : ronan.leonard [at] initiativesdurables.com

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