Les VELIS : nouveau levier d’une politique de mobilité durable

Véhicule léger intermédiaire VELI

Dans un contexte où les effets du changement climatique s’intensifient et où la transition énergétique devient une nécessité urgente, les Véhicules légers intermédiaires (VELIS) émergent comme une solution prometteuse pour transformer notre rapport à la mobilité. Entre le vélo et la voiture, ces véhicules hybrides et agiles représentent bien plus qu’un simple mode de transport alternatif : ils sont un véritable catalyseur d’un changement de paradigme dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

 

Qu’est-ce qu’un VELI ?

Les Véhicules légers intermédiaires désignent une catégorie de véhicules individuels qui se situent entre le vélo et la voiture. Ils se déclinent sous différentes formes : quadricycles électriques, vélomobiles, tricycles carénés, scooters électriques ou encore micro-voitures urbaines. Leur poids est généralement inférieur à 500 kg (batterie incluse), leur vitesse limitée (souvent entre 25 et 90 km/h selon la catégorie), et leur encombrement réduit.

Ils sont conçus pour les trajets du quotidien : déplacements domicile-travail, trajets vers la ville en remplacement des transports en commun, petits trajets urbains, livraisons du dernier kilomètre, ou encore déplacements périurbains. En Europe, des modèles VeMoo, Karbikes, Vhélio, ou les vélos cargos électriques illustrent bien cette nouvelle génération de véhicules intermédiaires.

Un fort potentiel

La contribution des VELIS à la réduction de l’empreinte carbone repose sur plusieurs leviers :

1. Réduction des émissions liées à l’usage

Comparés aux voitures thermiques, les VELIS consomment beaucoup moins d’énergie. Leur légèreté et leur vitesse réduite permettent une consommation électrique très faible, voire nulle pour les VELIS non électriques. Par exemple, un vélomobile électrique peut parcourir 100 km avec l’équivalent de 1 kWh d’électricité, contre 15 à 20 kWh pour une voiture électrique standard.

2. Moins de ressources mobilisées

La fabrication d’un VELI demande significativement moins de matières premières qu’un véhicule traditionnel, notamment en ce qui concerne les métaux rares contenus dans les batteries. Cela diminue non seulement l’empreinte environnementale de la production, mais aussi la dépendance à des ressources critiques.

Par ailleurs, la plupart des VELIS s’inscrivent dans une démarche vertueuse puisqu’ils sont réparables, recyclables, voire même peuvent être autoconstruits. Certaines marques poussent la démarche encore plus moins avec l’utilisation de matières nobles, telles que le bois.

3. Un meilleur taux d’occupation

Avec une capacité de transport optimisée pour une jusqu’à quatre personnes — soit l’occupation moyenne des voitures en circulation — les VELIS rationalisent l’usage de l’espace urbain et des infrastructures routières. Les VELIS utilitaires, eux, ont été pensés pour le transport de marchandises.

 

Un outil de transformation des mobilités périurbaines

La mobilité périurbaine ou rurale est aujourd’hui confrontée à la problématique de l’accessibilité à certains services de transports. Les VELIS viennent répondre à cet enjeu. En outre, les collectivités y trouvent aussi un intérêt pour certains services comme le ramassage scolaire, la collecte de biodéchets, le déplacement des employés municipaux sur de petites distances, etc…

1. Complémentarité avec les mobilités douces

Les VELIS ne sont pas en concurrence avec les vélos, mais s’inscrivent dans une logique de diversité modale. Ils offrent une solution intermédiaire pour les usagers réticents à utiliser un vélo sur de longues distances ou par mauvais temps.

2. Accessibilité pour tous

En particulier pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, les VELIS offrent une alternative sécurisante et pratique, avec parfois des cabines fermées et chauffées, tout en évitant les contraintes d’un permis B classique pour certains modèles.

 

Défis à relever pour leur généralisation

Malgré leur potentiel, les VELIS se heurtent à plusieurs obstacles :

  • Méconnaissance du sujet dans les territoires : ce mode de déplacement est encore trop peu répandu et trop peu connu, d’où une demande insuffisante, à l’heure actuelle, pour une industrialisation de la production.
  • Cadre réglementaire flou : la législation reste encore peu adaptée à ces nouveaux véhicules, créant parfois des ambiguïtés sur leur usage ou leur accès à certaines voies.
  • Coût encore élevé : bien que moins chers que les voitures, certains modèles restent coûteux à l’achat, surtout pour les particuliers.
  • Infrastructure inadaptée : les aménagements urbains doivent évoluer pour intégrer ces véhicules dans des voies partagées et sécurisées.

 

Une opportunité pour les politiques climatiques et sociales

OuiCycle en activité à à Saint-Georges-d’Orques,
dans la banlieue de Montpellier,
pour le transport scolaire. @DR

Intégrer les VELIS dans les politiques publiques peut contribuer à plusieurs objectifs :

  • Décarbonation rapide des mobilités : notamment en zones rurales ou périurbaines, où l’alternative à la voiture est encore rare.
  • Réduction des inégalités : en favorisant l’accès à une mobilité autonome et peu coûteuse.
  • Réaménagement urbain : en désencombrant les villes et en libérant de l’espace pour les piétons et les cyclistes.

Les Véhicules légers intermédiaires ne sont pas une simple mode passagère, mais bien une réponse concrète aux enjeux de transition écologique. En réconciliant agilité, sobriété et accessibilité, ils permettent d’inventer un nouveau récit de la mobilité : plus respectueux de l’environnement, mieux adapté aux usages, et plus équitable. Leur déploiement à grande échelle, soutenu par des politiques volontaristes, pourrait faire des VELIS un pilier majeur de la mobilité bas carbone de demain.

Dans ce cadre, l’association Lorraine Energies Renouvelables (LER) a pour mission la promotion de ces VELIS auprès des collectivités et entreprises du territoire lorrain et zones limitrophes. Un conseiller a d’ailleurs été dédié à cette mission, afin d’accompagner les acteurs du territoire souhaitant découvrir et/ou s’engager en faveur des VELIS.

 

Découvrir le film « La nouvelle aventure mobile »

 

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