• Club Ecologie Industrielle de l'Aube

Il y a 6 années 8 mois

Utilisant la méthode NISP (National Industrial Symbiosis Programme) pour ses ateliers de détection de synergies, le Club d'Ecologie Industrielle de l'Aube a souhaité l'enrichir afin de rendre plus efficace le traitement et l’évaluation du potentiel des synergies par les entreprises elles-mêmes. Ainsi, le CEIA a développé un nouveau dispositif qui a fait ses preuves et revêt un fort potentiel en complément des ateliers.

Dans le cadre du plan d’action 2016-2018 du Club d’Ecologie Industrielle de l’Aube (CEIA), son équipe a été formée à la méthode NISP (National Industrial Symbiosis Program) par International Synergies Ltd, en fin d’année 2016. Cette méthode a fait ses preuves dans plus de 32 pays et a été pratiquée par plus de 15 000 entreprises au Royaume-Unis ces 10 dernières années.

Par cette initiative, le CEIA replace les acteurs économiques de terrain au coeur du dispositif et les implique à 100% dans la pratique de l’écologie industrielle et territoriale avec pour objectif de faire émerger des synergies concrètes et pérennes.

Ainsi, lors du premier atelier d’opportunités d’affaires que le CEIA a organisé le 14 décembre 2016 à Troyes, 16 entreprises et 8 structures facilitatrices étaient présentes. A cette occasion, 141 ressources ont été proposées et 113 synergies potentielles identifiées. Les types de ressources ayant engendré des synergies au cours de l’atelier étaient principalement des matières, de l’équipement et de l’expertise. Depuis ce premier atelier, 15% des synergies sont en cours de discussion ou de négociation et 1 synergie a d’ores et déjà été mise en œuvre sur de l’échange d’expertise sécurité / incendie.

Suite à cette première expérience, le CEIA a identifié deux principaux axes de progrès dont les améliorations ont été intégrées à son deuxième atelier, le 26 avril 2017 :

  1. la présence de sociétés de service dont les représentants étaient trop peu sensibilisés à l’écologie industrielle et territoriale a biaisé certains échanges. Le Club d’Ecologie Industrielle de l’Aube a donc décidé de tester une session d’atelier où seules les entreprises de production du territoire seraient invitées à participer. Les entreprises du secteur des services avaient néanmoins la possibilité d’endosser un rôle de facilitateur et d’animateur d’une table durant l'atelier 
  2. le temps passé par le CEIA à relancer les participants pour stimuler et suivre la mise en oeuvre des synergies potentielles a été très important pour un résultat malheureusement très peu efficace : malgré tous les efforts du Club, 79% des synergies potentielles identifiées lors du premier atelier n’ont pas été traitées, 6 mois après sa tenue. Il était donc indispensable d'enrichir la méthodologie par l’adossement aux ateliers NISP d’un dispositif permettant de rendre plus efficace le traitement et l’évaluation du potentiel des synergies par les entreprises elles-mêmes. Le meilleur moyen de garder l’attention des acteurs économiques étant de les rassembler à l’extérieur de leurs entreprises, le Club a décidé d’organiser, à une semaine d’intervalle, un deuxième temps d’échange sous la forme de « rendez-vous d’affaires ». Ils permettent de mettre directement en relation les entreprises qui se sont positionnées sur des ressources, dans le cadre de « speed meetings »  d’un quart d’heure, afin d'optimiser le temps de sollicitation des entreprises et de gagner en efficacité.

A l’occasion du deuxième atelier du CEIA, 146 ressources ont été proposées par 16 entreprises participantes et 97 synergies potentielles, portant principalement sur de l’équipement et des matières, ont été identifiées. L’expérimentation de cette nouvelle session une semaine après l’atelier, avec le positionnement de 37 rendez-vous, a permis le traitement de 81 synergies potentielles directement entre les entreprises. Ainsi, 4 visites de site ont été programmées durant les rendez-vous et 3 synergies ont été mises en œuvre à l’issue (2 portant sur de l’échange de fûts et une sur de la valorisation de noir de carbone en colorant pour résine). Il ressort que ce temps d’échange de pair à pair permet d’accélérer la discussion et la négociation des synergies potentielles et, par la même occasion, leur mise en œuvre opérationnelle. Ainsi, une semaine seulement après l’atelier, 83% des synergies potentielles avaient été traitées, sans mobiliser outre mesure les permanents du CEIA ! Selon le Responsable HSE de Michelin Troyes, qui a participé aux deux sessions d’ateliers, « le plus est l’organisation de rendez-vous d’affaires qui va nous aider à rendre la démarche plus robuste ».

Ce nouveau dispositif, développé par le CEIA et adossé à la méthode NISP, a donc fait ses preuves et revêt encore un très fort potentiel. Grégory LANNOU, Coordinateur du Club d’Ecologie Industrielle de l’Aube, souhaite ainsi que le CEIA puisse mettre son savoir-faire et sa méthodologie innovante à la disposition des territoires qui souhaiteraient développer leurs ateliers de détection de synergies, par un accompagnement sur mesure vers plus de résultats, plus de satisfaction des participants et moins de consommation de ressources.